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CITOYENS SANS FRONTIERES
17 mai 2011

DSK en prison, l'affaire vue par la presse américaine

DSK en prison, l'affaire vue par la presse américaine

Régis Soubrouillard - Marianne | Mardi 17 Mai 2011 à 05:01 | Lu 395 fois


Quarante huit heures après l'arrestation du patron du FMI, la presse américaine se passionne pour le « DSK Gate ».Sexe, argent, politique. Tout y est, les tabloïds en redemandent et même la noble presse fait passer au second plan les questions de politique intérieure.



DSK en prison, l'affaire vue par la presse américaine

« French Toast », c’est le titre plutôt facétieux choisi par Am New York, le quotidien gratuit de New-York pour illustrer en une son papier sur le directeur du FMI « accusé de viol sur une femme de chambre ». Un scandale qui sonne la fin de sa carrière politique martèle le journal.    

Rien à voir avec des titres comme le Daily News qui ne fait pas dans la dentelle. Après avoir flanqué à DSK l'attribut de « pervers », aujourd'hui c'est un Strauss-Kahn ceinturé par deux gros bras sur « le chemin de la honte » (« Walk of shame ») qui fait la une. Parmi les tabloïds, leNew-York Post (rien à voir le New-York Times…), tire aussi à boulets rouges sur le patron du FMI.  

 


DSK en prison, l'affaire vue par la presse américaine

 Citant des sources policières, le NY Post affirme que DSK se serait ainsi montré arrogant pendant sa garde à vue au commissariat, offusqué de ne pas être traité comme un VIP. Le président du FMI serait resté toute la journée sur un banc en bois. Et d’ajouter « dans la cellule miteuse où DSK a passé la journée,es plateaux repas valent 1,80 $ par grand chose à voir avec la suite au Sofitel à 3.000 $ où il avait passé la nuit la veille ». Les articles sur le site du journal fourmillent de détails crapoteux sur ce que DSK aurait fait subir à la femme de chambre et évoque sa réputation de chaud lapin.  

 


DSK en prison, l'affaire vue par la presse américaine

L'affaire captive la presse américaine, au point que même l'annonce du retrait de Donald Trump de la course à la présidentielle ne relègue pas le « DSKgate » au second plan. Le New-York Times et le Daily News proposent un compte-rendu détaillé de l'audience: « Hagard, vêtu d'un manteau noir et d'une chemise boutonnée, l'une des personnalités les plus connues du monde économique a été contraint de s'asseoir comme un criminel de droit commun avec d'autres prévenus. La salle était bondée de journalistes internationaux et même une poignée de touristes français ébahis » écrit le Daily News. Sur le fond, le New-York Times propose un récit crû des faits rapportés par le procureur:  « La plainte pénale dit que M. Strauss Kahn a fermé la porte et a empêché la femme de sortir, lui touchant les seins, tirant son collant et la forçant à lui pratiquer une fellation ».

BenJamin Brafman, l'avocat de DSK, infirme ces propos, expliquant qu'entre le moment de l'agression présumée et l'heure de son vol, Monsieur Strauss-Kahn avait un alibi. 

 


DSK en prison, l'affaire vue par la presse américaine

Le quotidien new-yorkais explique enfin que DSK a eu droit à ce que l'on appelle dans le jargon de la justice américaine le « perp-walk », qui consiste à être sorti du tribunal sous les flashs des photographes. Un rituel réservé aux accusés célèbres. Strauss-Kahn a ensuite été emmené dans une cellule spéciale à East harlem pour y être soumis à un examen médical. 

 


DSK en prison, l'affaire vue par la presse américaine
Le Washington Post s’intéresse plus aux impacts économiques de l’arrestation du président du FMI : « l’arrestation de Monsieur Strauss-Kahn est susceptible d’avoir des répercussions au-delà des Etats-Unis et en Europe, dont il a contribué à stabiliser les finances. DSK a ainsi eu une influence dans le sauvetage financier du pakistan et pour maintenir l’Egypte sur des bases solides ».  


Le bilan économique de DSK est ainsi très élogieux :  « il a également poussé le FMI à améliorer son diagnostic des nouvelles menaces financières, demandant de recueillir plus d’informations sur les banques de dépôt. Mais ses succès professionnels ont longtemps servi à masquer les aspects les plus sombres de sa vie personnelle » poursuit le Washington Post.   

Le journal égrène alors la liste des affaires dans lesquelles DSK a été impliqué, revient sur sa fortune, son train de vie etc. En ouverture du site, le Washington Post invite également à s’exprimer sur l’arrestation du directeur du FMI et affiche un total de plus de 500 commentaires. 

 


DSK en prison, l'affaire vue par la presse américaine

Beaucoup plus mesuré sur l’influence positive de DSK au FMI, le Wall Street Journal écrit que la politique du Fonds Monétaire International n’aurait guère été différente avec ou sans lui :« l’élément le plus détermeinant dans la politique du FMI n’a jamais été de savoir qui le dirigeait, mais où il se situait. Bien que les Européens ont toujours géré le Fonds, ses politiques ont toujours reflété les vues du gouvernement américain, qui est son actionnaire le plus important. Ainsi, même lorsque l'Europe était beaucoup plus à gauche que ce qu’elle  est aujourd'hui, le Fonds a toujours été un contre-poids politique. Ainsi, si la situation difficile de M. Strauss-Kahn est d'une grande importance pour la vie politique française, elle est de peu de conséquence pour la crise de la dette de la zone euro » conclut brutalement le journal.  

The Economist a, pour sa part, choisi un verdict sans détours : « No, he kahn't ». 

 

Source:Marianne2

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